Cam Posteur Divin V3
Nombre de messages : 6362 Age : 31 Date d'inscription : 21/10/2007
| Sujet: La Turquie en folie ! Sam 21 Juin - 7:59 | |
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L'Allemagne n'aura pas doit à une revanche contre la Croatie en demi-finale de l'Euro 2008. La faute à une sélection turque aux ressources insoupçonnables. Vendredi soir à Vienne, les Turcs ont gagné leur billet pour le dernier carré de la compétition en venant à bout de la Croatie aux tirs au but. Ce alors que les hommes de Bilic avaient ouvert la marque dans les deux dernières minutes de la prolongation, par Klasnic, avant l'improbable égalisation de Sentürk. Historique!
118 minutes d'ennui, pour deux minutes de folie, la Croatie et la Turquie ont livré un match ahurissant vendredi soir à Vienne, à la mesure de l'improbable affiche de ce deuxième quart de finale continental. Un choc qui promettait un rendez-vous historique au lauréat de la rencontre, au-delà d'un stade des quarts que les deux sélections avaient déjà connus malheureux (en 1996 côté croate et en 2000 côté turc). Seulement le précieux sésame pour franchir les portes du dernier carré s'est longtemps fait désirer, le sort seul ayant désigné son favori. A l'issue d'une séance de tirs au but forcément cruelle mais annonciatrice d'un immense bonheur pour une sélection turque une nouvelle fois miraculée au vu du scénario de la rencontre. Un match fou, si l'on considère son épilogue, qui n'aura cependant pas répondu aux attentes des amateurs de spectacle.
Saluées pour leur football débridé pratiqué au cours du premier tour, les deux équipes peinaient en effet à enflammer les débats du plus inattendu des quarts de finale de cet Euro 2008. Au point que la première période rappelait davantage l'entrée en lice calamiteuse des deux sélections dans la compétition. Ces matches ternes qui avaient vu les Croates vaincre péniblement une Autriche cruellement limitée (1-0, sur penalty) et les Turcs subir la loi implacable d'un Portugal alors séduisant (0-2).
Olic rate le coche
Hormis une mine décochée par Altintop dans les cinq premières minutes, initiative qui provoquait un débordement croate suivi d'un centre en retrait inoffensif en guise de réplique, le premier quart d'heure était ainsi d'une remarquable pauvreté. Et il fallait attendre près de 20 minutes pour assister à la première véritable occasion construite du match. Comptant parmi les rares joueurs en jambe dans ce match, Modric prenait le dessus sur les gardiens du flanc droit turc et adressait un centre ras à destination d'Olic au second poteau. Seulement l'attaquant du HSV expédiait son tir sur la barre et Kranjcar ne se révélait guère plus adroit puisque sa reprise de la tête prenait le chemin des tribunes (19e).
La domination croate redoublait alors d'intensité, sans toutefois accoucher de réelles opportunités, pendant que les Turcs, timorés et méconnaissables en comparaison de leurs flamboyants finals face aux Suisses et aux Tchèques, s'évertuaient surtout à temporiser, comme on attend une séance de tirs au but... Une situation ubuesque, à plus d'une heure du coup de sifflet ultime, qui manquait toutefois de profiter aux plus attentistes. Peu après la demi-heure de jeu, Tuncay pénétrait enfin dans la surface adverse mais se heurtait à un Simunic un brin cavalier (35e). Penalty ? Non au premier regard et selon l'homme en noir, même si les ralentis qui s'ensuivaient laissaient place au doute...
Une dernière frappe de Topal, hors cadre de peu, histoire d'évacuer le sentiment d'injustice né de cette action litigieuse (37e) et les deux formations regagnaient les vestiaires sur un score nul et vierge désespérément logique. Après le repos, les débats ne se révélaient guère plus enthousiasmants. Jusqu'à ce rush fou d'Olic qui semblait enfin devoir lancer la rencontre. Le Hambourgeois bénéficiait en effet des approximations d'un Rustu fébrile pour son retour dans les buts turcs, devançait la sortie du portier vétéran mais ne parvenait pas à conclure pour autant, lui-même quelque peu désorienté par le flou artistique adverse (51e).
Un Rustu aux deux visages
Alors bouc-émissaire tout désigné d'une éventuelle éviction turque, Rustu s'avérait déterminant par la suite. Si elle n'avait pas à s'employer tandis que Rakitic - fantomatique ce vendredi soir - tutoyait les étoiles viennoises en pleine surface d'une frappe allègrement enlevée (70e), la coqueluche de Fenerbahçe sortait le grand jeu sur un coup franc de Srna destiné à sa lucarne gauche (84e), puis sur un tir, certes trop écrasé, d'Olic dans les arrêts de jeu (90e +1). Une vigilance salvatrice qui menait les deux équipes à la prolongation. En vain, tout d'abord, malgré l'hyperactivité d'un Tuncay qui donnait par deux fois des sueurs froides à Pletikosa, d'une tentative sans angle (95e) ou d'une frappe au ras du poteau qui terminait sa course au ras du poteau (102e).
De fait, à la pause de cette prolongation entamée sur le même faux rythme que les 90 minutes précédentes, rien ne laissait présager l'emballement subit dont sera finalement gratifié le Ernst Happel Stadion. A 120 secondes de l'inéluctable séance de tirs au but, Modric profitait d'une nouvelle sortie hasardeuse de Rustu pour servir un Klasnic seul devant le but désert et ainsi devenir passeur décisif (1-0, 118e). Une réalisation aux allures de coup de grâce qui ne suffisait pourtant pas à abattre les troupes de Fatih Terim. Déjà renversants face à la République tchèque de Cesc, les Turcs n'abdiquaient pas et trouvaient la faille dans les deux minutes qui leur étaient encore imparties.
Noyé dans une arrière-garde croate un tantinet naïve, Sentürk parvenait à armer une reprise canon qui secouait les filets d'un Pletikosa incrédule (1-1, 120e). La roulette russe qui s'ensuivait tournait à la démonstration de lucidité. Le cadre turc se dérobait sous les tirs au but de Modric et Rakitic quand Arda, Sentürk et Altintop faisaient mouche. La balle de match passait alors des pieds de Petric aux gants de Rustu. Comme un symbole, le dernier rempart originaire d'Antalya propulsait par cette parade la Turquie en demi-finale du Championnat d'Europe des nations. Un rendez-vous historique que les Tuncay et consorts devront honorer face à la redoutable Mannschaft. Seulement avec leur baraka, il y a fort à parier que l'Allemagne ne les impressionne guère. | |
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