Le paysage des FAI français semble enfin se stabiliser. Après plusieurs
années de concentrations, principalement menées par Neuf Cegetel, plus personne n'est à l'heure actuelle à vendre. Le dernier des Mohicans Alice, filiale de Telecom Italia, devant selon toute vraisemblance appartenir à Iliad (Free) d'ici peu.
Un crédit bouclé d'ici mi-juillet
Thomas Reynaud, le directeur financier d'Iliad, a ainsi annoncé lors d'une
conférence sur les télécoms préparée par Les Échos que sa société comptait lever un milliard d'euros grâce à un crédit : « Il y a un crédit syndiqué d'un milliard d'euros qu'on vient de mettre en place avec un certain nombre de banques et qui devrait être bouclé d'ici deux semaines ».
Forte de 900 000 abonnés ADSL, Alice devrait se négocier autour de 800 millions d'euros. De quoi permettre à Free, dès lors que le rachat sera actif – soit probablement en septembre prochain – d'atteindre voire de dépasser les 4 millions d'abonnés, dont plus de 3 millions pour Free uniquement. Son principal concurrent, SFR/Neuf Cegetel, comptera pour sa part environ 3,8 millions d'abonnés (dont plus de 3,3 millions à Neuf Cegetel).
Un rachat capital pour lutter contre les géants Orange et SFR
Les autres FAI importants sont Orange, avec 7,627 millions d'abonnés (chiffres du 31 mars 2008), et Numericable, avec 4,5 millions de clients tous services confondus (télévision, internet et téléphone) dont moins d'un million pour internet. Les autres FAI, tels Dartybox et très bientôt Bouygues Telecom (Bbox) et Auchan ADSL, se contentent et se contenteront d'utiliser des réseaux déjà existant (Completel et Neuf Cegetel).
Reste que ce rachat semble pour Iliad indispensable, ses principaux concurrents ayant tous de nombreuses ressources financières autres qu'internet, qu'il s'agisse de la téléphonie mobile pour SFR, de la téléphonie fixe et mobile pour Orange, ou de la télévision par câble pour Numericable.
Iliad ayant délaissé le marché de la téléphonie fixe, et n'ayant toujours pas investi ni le marché professionnel (contrairement à Orange et Neuf Cegetel), ni celui de la téléphonie mobile – la quatrième licence 3G n'étant pas à l'ordre du jour – le groupe de Xavier Niel devra avoir les reins solides s'il souhaite lutter à armes égales.
Le développement de la fibre optique et du WiMAX dans les cinq années à venir pourrait bien être déterminant.