[Rugby] Coupe d'Europe - London Irish-Toulouse : 15-21

Toulouse s'est qualifié samedi pour la cinquième finale de Coupe d'Europe de son histoire en éliminant (21-15) à Twickenham les London Irish, qui disputaient leur première demi-finale européenne. Dans un Twickenham ensoleillé et à moitié plein (moins de 30 000 spectateurs) mais évidemment acquis à la cause des Anglais, les Haut-Garonnais ont terriblement souffert en fin de match mais ont tenu pour s'offrir la possibilité de remporter un quatrième titre continental (record) le 24 mai prochain à Cardiff contre les Saracens ou le Munster qui s'affrontent dimanche.

Après des premiers instants bien gérés par des Anglais joueurs, le Stade Toulousain imposait tranquillement son rythme et occupait le terrain adverse grâce notamment à un jeu au pied intelligent. Jean-Baptiste Elissalde ouvrait la marque (10e, 0-3) par une pénalité tapée de la gauche. Mais Fabien Pelous commettait l'une des premlières fautes de son pack en mêlée ouverte et Peter Hewat n'avait aucune difficulté à égaliser (15e, 3-3).

Les Toulousains laissaient alors dangereusement venir leurs adversaires. Les Anglais en profitaient assez vite. Après deux ou trois enchaînements, Topsy Ojo était servi par Hewat et l'ailier parvenait à se sortir de la nasse le long de la ligne de touche, à repiquer à l'intérieur en évitant les plaquages et à aller marquer le premier essqai de la partie (20e, 10-3). Elissalde manquait la réduction du score sur sa deuxième pénalité obtenue à l'issue d'une bonne réaction toulousaine.

Les Haut-Garonnais ne manquaient pas d'intentions mais des maladresses empêchaient les mouvements d'aller au bout, à l'image de cette passe mal assurée vers Donguy de Pelous après une superbe percée du deuxième ligne international alors que l'essai semblait tout fait. Les Français persistaient dans leur volonté de faire du jeu et l'essai était à la conclusion d'une nouvelle séquence à la main vers la droite où Ahotaeiloa réussissait à passer la ligne après une passe à hauteur décisive de Maxime Médard (34e, 10-8). La vitesse d'exécution des Français commençait sérieusement à mettre à mal la défense des Irish. Ceux-ci perdaient même un peu leurs esprits et leur compacité défensive, cédant sous la puissance des avants français deux minutes avant la pause. Servat aplatissait (28e, 10-15) avec l'aide de ses avants.

A la reprise, les coéquipiers de Bob Casey ne se reniaient pas et lançaient des attaques, y compris de leur camp. Sur l'une d'elles, le ballon arrivait sur la gauche dans les mains de Tagicakibau sur qui les deux plaquages toulousains se fracassaient et le Samoan plantait l'essai de l'égalisation (44e, 15-15) un peu à la manière de son collègue tongien en première période. Elissalde, malgré un genou abimé, passait un premier but en face des poteaux (49e, 15-18), puis un deuxième quelques instants plus tard (51e, 15-21) et Toulouse reprenait ses distances.

Un avantage qui faisait manifestement du bien aux hommes de Guy Novès. Dusautoir, k.-o. face à Clermont, entrait en jeu. Pelous perçait à nouveau mais ne faisait à nouveau pas le bon choix au moment décisif dans les vingt-deux mètres. Le ballon restait le plus souvent dans la moitié de terrain anglaise ou dans les mains toulousaines. Mais les ultra rapides trois quarts des Irish faisaient passer le frisson dans les rangs du millier de supporters français présents dans l'antre du rugby anglais. Ojo, au bout d'une course tranversale magistrale, était alors à deux doigts de reproduire son exploit de la première période, mais Kelleher le poussait in extremis en touche.

Toulouse commençait à subir. Hewat ratait une pénalité lointaine à un quart d'heure de la fin. Les changements (Nyanga était même incorporé aux lignes arrières) se succédaient côté français et l'organisation d'une équipe visiblement fourbue s'en ressentait. Après une échappée plein axe de Geraghty, un long temps fort des Irish se terminait miraculeusement pour Toulouse qui aurait pu sur ce coup prendre un essai à au moins trois reprises. Les Anglais imposaient un terrible forcing dans les dernières minutes. Toulouse défendait, s'arcboutait, pliait mais ne rompait pas.