Perrin régle ses comptes .

Citation :: Officiellement limogé depuis un peu plus de deux semaines, Alain Perrin, l'ancien entraîneur de l'Olympique Lyonnais s'est livré, ce mercredi, dans les colonnes de l'Equipe . L'occasion pour l'homme qui a mené les troupes rhodaniennes à un doublé Coupe-Championnat historique d'exprimer toutes les frustrations subies lors du dernier exercice. De ses rapports conflictuels avec les autres membres du staff technique (Robert Duverne et Joël Bats en tête) à son étroite marge de manoeuvre au sein du club septuple champion de France, l'ancien coach sochalien se soulage pour mieux rebondir.

Libéré de toutes obligations envers l'Olympique Lyonnais avec lequel il est parvenu à un accord financier la semaine dernière, Alain Perrin se lâche dans les colonnes du journal l'Equipe . Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'ancien coach rhodanien ne mâche pas ses mots surtout envers ses anciens collaborateurs. Malgré une année écoulée des plus tumultueuses, Perrin montre du doigts les coupables qui ont rendu son travail si compliqué.

"Avec une partie du staff technique en place, cela a mal fonctionné dès le début. Je pensais qu'ils pourraient au moins réagir en professionnels" accuse-t-il avant de nommer directement les responsables : "Les discussions étaient houleuses. On ne pouvait pas échanger avec Robert Duverne. Il ne fonctionnait que dans l'agressivité" . Le préparateur physique de l'OL en prend pour son grade mais il n'est pas le seul. "Bats, Duverne, un peu moins Génésio, avaient leur mode de fonctionnement. La légitimité de leur parcours semblait leur permettre de me dire non. Mais après quinze jours de vie commune avec eux, je me demandais si, à leurs yeux, j'avais déjà entraîné une équipe" explique le technicien qui va même jusqu'à considérer que ces membres ont oeuvré contre lui en les qualifiant de "taupes" .

" Je n'ai pas eu la possibilité de m'exprimer "

Fataliste, Perrin, qui a conduit les Gones a un doublé historique la saison dernière, n'a pourtant pas de rancoeur envers son ancien président lui reprochant simplement de ne pas avoir "contribué, par certaines déclarations, à asseoir la crédibilité de la fonction" . Pas plus de colère à l'attention de Bernard Lacombe avec qui il estime avoir eu des rapports cordiaux : "J'étais en phase avec les analyses de Bernard, il prenait beaucoup de précautions lorsqu'il me faisait ses remarques, mais, moi, j'ai eu beaucoup de plaisir à échanger avec lui" . Toujours est-il que l'ancien entraîneur de Troyes et de Marseille exprime un regret qui semble bien tenace celui là. "J'ai eu le sentiment d'être ligoté dans mon travail. Je n'ai pas eu la possibilité de m'exprimer. Mais je me suis adapté. Je ne pouvais pas aller contre les gens. Ma marge de manoeuvre était très étroite" avoue-t-il. On se souvient d'ailleurs de cette scène hallucinante d'un Jean-Michel Aulas faisant la leçon au journaliste de Canal + , Grégoire Margotton devant un Alain Perrin muet et acquiesçant les paroles de son président comme un petit garçon le fait devant sa mère.

Désormais sur le marché, Alain Perrin dévoile qu'il a vécu "la fin de cette histoire avec énormément de frustration, surtout compte tenu des résultats obtenus" . "Je n'avais pas pour projet de quitter Lyon. Ma frustration a été amplifiée par le fait que mon bilan est très positif" surenchérit-il. Toujours au rayon des frustrations, l'entraîneur de 51 ans se dit "frustré de ne pas travailler" ajoutant ne pas avoir de contacts concrets à l'heure actuelle. Et c'est bien là que réside tout le paradoxe du prédécesseur de Claude Puel à la tête des Gones, qui devra sans doute se résoudre à regarder à la télé le début d'un championnat de Ligue 1 qu'il vient pourtant de remporter.

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