8. C'est le nombre de morceaux échangés sur le client P2P KaZaA par l'Américaine Tenise Barker.
1,2 million de dollars. C'est la somme que pouvait potentiellement payer Tenise suite à une plainte de la RIAA, l'association défendant les intérêts de l'industrie du disque aux États-Unis. Cela représente 150 000 dollars par morceau.
6050 dollars. C'est en fin de compte la somme qui devra être payée, en 55 mensualités de 110 dollars. Cela représente tout de même 756,25 dollars par morceau.
40 000. C'est le nombre de personnes attaquées par la RIAA depuis 2003.
3 millions de dollars. Ce sont les salaires annuels 2006 cumulés de deux dirigeants de la RIAA.
La New Yorkaise Tenise Barker, trop souvent, à son grand dam, appelée Denise Barker suite à une faute répétée de la RIAA, a donc vu il y a quelques jours se clore une histoire commencée il y a près de deux ans et demi.
Cette même Tenise avait par ailleurs expliqué longuement sa situation au site p2pnet news début 2007. En voici une partie traduite :
« J'ai entendu frapper à la porte un soir. "Qui est-ce ?" ai-je demandé. "Tenise Barker," rétorqua une voix féminine. "Oui," ai-je répondu la porte fermée, car la voix ne m'était pas familière. "J'ai du courrier pour vous. Il est arrivé à mon appartement," a déclaré la voix de l'autre côté de la porte.
J'ai été surprise par ce que je venais d'entendre. J'ai regardé à travers le judas. J'ai vu une femme de peau blanche, qui semblait étrange parce qu'elle disait avoir du courrier pour moi, et je ne savais pas qu'une personne blanche vivait dans mon immeuble. J'ai ouvert la porte. "Tenise Barker ?" la femme demanda. "Oui," ai-je dit.
Elle m'a remis une grande enveloppe avec un grand sourire sur son visage et dit en partant, "Passez une bonne nuit". Je suis restée là, la porte encore ouverte, en regardant dans le couloir vide pendant quelques secondes après qu'elle soit partie, car j'étais un peu confuse sur ce qu'il venait de se passer.
Je suis rentré dans mon appartement, j'ai verrouillé la porte, ouvert l'enveloppe et appris que j'étais poursuivie pour avoir partagé des fichiers. J'ai été choquée, effrayée, bouleversée, tout ceci en même temps. L'enveloppe contenait une lettre qui m'a expliqué que j'avais deux semaines pour répondre à la convocation. Je ne savais plus quoi faire.
J'adore la musique. J'ai grandi dans une maison où la musique jouait tout le temps. Nous avions des caisses de lait remplies d'albums. Nous avions tellement de disques que les gens qui venaient dans notre maison étaient surpris par la quantité et le contenu de notre discothèque. Ils pouvaient demander n'importe quelle chanson, nous l'avions. Alors, être poursuivie en justice pour avoir des fichiers de musique dans mon ordinateur est une insulte.
C'est une gifle au visage. Cette expérience a laissé un mauvais goût dans ma bouche au point que je voulais renoncer à la musique. Je voulais boycotter les géants qui m'ont pris pour cible. Toutefois, la musique est dans mon sang. Comme je l'ai déjà dit, je l'aime, et je continue à l'acheter. Je sais que tout cela sonne bizarre, car d'une certaine façon, je finance leurs attaques contre moi et contre d'autres personnes comme moi. Un cercle vicieux, c'est exactement de quoi ils'agit, et je suis prise en plein dedans.
Je prie juste pour qu'à la fin, tout ceci tourne en ma faveur. »
Un an et demi plus tard, cette faveur a pour valeur 6 050 dollars.