Seul leader, Bordeaux a fait forte impression lors de la 3e journée. Mais Lyon, Paris et l'OM sont également au rendez-vous dans le haut du classement. En revanche, Nancy est rentré dans le rang. Déjà en crise, Saint-Etienne est au plus mal. A Montpellier, Emir Saphic a la cote.L'EQUIPE EN HAUSSE : Bordeaux (1er)
Tous derrière et eux devant. Nancy battu au Mans, Marseille tenu en échec à Rennes, les Girondins se retrouvent désormais seuls en tête de la Ligue 1 après leur large victoire face à Nice (4-0). L'OGCN semblait pourtant un adversaire d'un calibre supérieure à Lens et Sochaux, les deux premières victimes du tenant du titre. Mais els Aiglons ont volé en éclats à Chaban-Delmas. Que dire de cette équipe de Bordeaux, si ce n'est qu'elle est, à ce jour, au-dessus de la mêlée. Portés par un Yohan Gourcuff étincelant, auteur d'un doublé et désormais meilleur buteur du championnat, les Bordelais ont inscrit 11 buts en trois matches, portant leur record de victoires consécutives à 14 unités à cheval sur deux saisons. Impressionnant, tout simplement.
L'EQUIPE EN BAISSE : Nancy (5e)
Les promesses de Nancy n'étaient-elles qu'un feu de paille ? Leaders après deux journées et autant de victoires, les Lorrains ont subi le réveil du Mans dans la Sarthe (1-2). Pire, le nouveau style nancéien, fruit d'une mini-révolution entreprise par Pablo Correa cet été, a complètement disparu. Même l'entraîneur de l'ASNL s'interroge. "Je me demande quel est le vrai Nancy, celui qui gagne ses deux premiers matches ou celui qui est quasiment inexistant au Mans ?, questionne aujourd'hui Correa. Il reste 35 matches à écrire, on verra bien pour la suite. Mais ce soir on a été battu dans tous les domaines". Certes, on peut trouver des circonstances atténuantes comme l'arrivée de nouveaux joueurs et plusieurs absences. Et, après tout, bâtir une équipe joueuse ne se fait pas du jour au lendemain. Mais c'est un déplacement à Lyon qui se profile déjà à l'horizon...
LE JOUEUR : Emir Spahic (Montpellier)
Une fois n'est pas coutume, un défenseur est à l'honneur. Car, en arrachant Emir Spahic au Lokomotiv Moscou au nez et à la barbe de plusieurs grands clubs (Hambourg, Schalke 04, OM), Montpellier a réussi une sacrée trouvaille sur le marché des transferts. Certes, cette fois, le Bosniaque n'a pas marqué, comme il l'avait lors de ses deux premiers matches en Ligue 1 face au PSG (1-1) et à Lorient (2-2). Mais le défenseur central s'est montré intraitable face à Sochaux. Véritablement muselé, l'attaquant du FCSM Charlie Davies peut en témoigner. Joueur de caractère, Spahic offre déjà quelques garanties au promu héraultais.
LE BUT :
Jean-Alain Boumsong (Lyon)
Jean-Alain Boumsong n'a pas raté son retour à la compétition. Pour son premier match de la saison (il a suppléé Cris en défense centrale aux côtés de Bodmer), peut-être inspiré par l'air de l'Abbé-Deschamps où il fit jadis ses classes, il a brillé dans un rôle dans lequel on ne l'attendait pas, en inscrivant le premier but du match. Et quel but! A la demi-heure de jeu, après un corner mal renvoyé par la défense bourguignonne, Boumsong s'est retrouvé à la réception d'un centre de Delgado au premier poteau. On le savait bon joueur de tête, on l'a découvert en disciple de Rabah Madjer. Sa talonnade du droit n'a en tout cas laissé aucune chance à Olivier Sorin. Elle a surtout libéré nue équipe lyonnaise sous pression jusqu'à cette belle inspiration.
LA STAT : 0
La Ligue 1 n'aime pas les 0-0. Après trois journées, il n'y a toujours pas eu le moindre score nul et vierge sur les pelouses du championnat de France. Soit 2700 minutes ! A titre de comparaison, il faut remonter à la saison 1967-1968 pour trouver trace de pareille performance. Il avait alors fallu attendre la 4e journée afin d'assister aux premiers matches sans but, Rouen-Sedan et Aix-Monaco. Cette tendance est le signe de l'orientation offensive prise par le championnat depuis la reprise. Ainsi, si elle est légèrement inférieure à celle des deux premières journées, la moyenne de buts s'élève encore à 2.7 par match lors de cette troisième journée avec 27 réalisations. La saison dernière, ce chiffre avait difficilement atteint les 2.3 buts de moyenne en fin de parcours.
LA DECLA :
Alain Perrin (Saint-Etienne)
"Vu la physionomie du match, en Angleterre, l'équipe serait sortie sous les applaudissements du public. Ce soir, je suis malheureux pour les joueurs qui ne sont pas récompensés de leurs efforts. Il faut continuer à travailler, mais le football c'est comme ça: ça ne se joue pas aux points et ce soir, nous perdons sur KO, sur un seul coup. Mais on ne peut pas reprocher aux joueurs de ne pas s'être battus. Si la crise existe à l'extérieur, elle n'existe pas à l'intérieur du club".