Justine Henin a annoncé officiellement l'arrêt immédiat de sa carrière, mercredi à Limelette en Belgique, deux semaines avant d'avoir 26 ans. Elle souhaite s'investir dans l'académie de tennis pour les jeunes qu'elle a créée dans son pays. Première conséquence : la n°1 mondiale - en tête du classement WTA depuis 117 semaines, série en cours - ne sera pas à Roland Garros, dont elle est la triple tenante du titre. «C'est la fin d'une belle aventure, une page qui se tourne. Je ne ressens pas de tristesse, plutôt un soulagement», a déclaré la Wallonne, confirmant une information qui avait filtré le matin même dans la presse belge mais qui constitue malgré tout une surprise majeure, qui aurait semblé être une farce il y encore très peu de temps.
Finalement, le plus ému visiblement lors de la conférence de presse aura été son entraîneur de toujours, Carlos Rodriguez (Photo Reuters). «C'est un jour difficile autant pour Justine que pour moi», a lâché ce dernier, qui n'a pas pu retenir ses larmes, quand Justine Henin parraissait, elle, plutôt déterminée. «Je sais que c'est un choc pour beaucoup de gens et une surprise aussi mais c'est une décision mûrement réfléchie depuis quelques temps déjà, a ajouté la joueuse aux sept titres dans des tournois du Grand Chelem. C'est un cheminement qui s'est fait dans ma tête depuis déjà quelques mois, peut-être depuis la fin 2007, la fin de quelque chose que j'avais rêvé depuis mes cinq ans.»
«On se rappellera d'elle comme de l'une des plus grandes championnes de tous les temps et d'une femme qui a compensé sa petite taille par une rage de vaincre sans égale», a résumé Larry Scott, le patron du circuit WTA. Une championne : ses 117 semaines au sommet de la hiérarchie mondiale constituent le sixième total de l'histoire derrière Graf, Navratilova, Evert, Hingis et Seles. Une petite taille : avec 1,67m, elle rend 21 cm à Maria Sharapova et 18 à Ana Ivanovic, respectivement n°2 et 3 mondiales. Et il faut descendre jusqu'à la 12e place (occupée par Patty Schnyder) pour retrouver une joueuse à moins de 1,70m. Mais ce physique, d'une résistance à toute épreuve, était au service d'un jeu d'une variété inouie, centré autour d'un revers sublime.