Les bleus évitent la crise .

Menée de deux buts après moins de vingt minutes, l'équipe de France est parvenue à arracher le match nul contre la Roumanie (2-2), samedi soir à Constanta, en éliminatoires de la Coupe du monde 2010. Un résultat qui permet aux Bleus, revenus grâce à Ribéry et Gourcuff, de compter quatre points dans le groupe 7. Suffisant pour que Raymond Domenech conserve son poste de sélectionneur ? A voir.

D'un missile des trente mètres, Yoann Gourcuff a permis aux Bleus de ramener un point de Roumanie. (Reuters)Soirée mitigée pour l'équipe de France. Et par extension, soirée mitigée pour le sélectionneur. Sur la sellette depuis l'Euro 2008, Raymond Domenech n'a pas voulu évoquer son avenir personnel durant la semaine. Mais après ce match nul en Roumanie (2-2), samedi, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2010, il pourrait de ne plus avoir le choix. Car le contrat, à défaut d'être paraphé d'avance, semblait clair: tout autre résultat qu'une victoire à Constanta, et le patron des Bleus pouvait quitter son banc. La réponse attendra encore quelques jours, après le conseil fédéral du 15 octobre.

Cela aurait pu être pire. Ce déplacement sur les bords de la mer noire a d'abord réservé une bien mauvaise surprise à l'ancien Directeur technique national. Avant même le coup d'envoi, les Bleus ont effectivement connu leur premier accroc: le forfait de Vieira, touché au mollet droit durant l'échauffement. Une absence qui a obligé Raymond Domenech à revoir ses plans dans l'urgence et titulariser Diarra dans l'entrejeu. L'entame de match lui a donné raison, les Français occupant la moitié de terrain roumaine. Mais ce fut de courte durée, de très courte durée même. Cinq minutes exactement. Le temps que la défense expérimentale tricolore ne montre ses lacunes. Sur un ballon dans le dos d'Abidal et Evra, Muresan trouvait Petre qui, d'un extérieur du pied, trompait Mandanda (1-0, 5e).

Pour expliquer la fragilité de l'arrière-garde bleue, un chiffre suffit: Boumsong et Abidal n'avaient disputé, avant cette rencontre, que deux minutes ensemble dans l'axe en sélection. Une aubaine pour la Roumanie, qui n'a pas tardé à profiter d'une autre faiblesse typiquement française: les coups de pied arrêtés. Dix-sept des trente-cinq derniers buts encaissés par les Tricolores l'ont été sur ce type d'actions. Il convient donc d'en ajouter un autre puisque Goian, sur un corner de Petre, s'élevait plus haut que tout le monde et doublait la mise (2-0, 17e). Mutu, de la tête, aurait même pu corser l'addition avant le repos (44e). Un cauchemar. Entre temps, Gourcuff, servi par Ribéry côté droit, avait tenté une réaction mais sa frappe avait trouvé le petit filet de Lobont (13e).

Le missile de Gourcuff

On voyait alors mal comment l'équipe de France allait pouvoir se relever d'une telle entame. En Autriche (1-3), pour ses débuts dans cette campagne de qualifications, elle n'avait pas su. Pas pu. Cette fois, oui. Les Bleus ont connu un sursaut d'orgueil. Peut-être leur fallait-il toucher le fond pour rebondir ? Toujours est-il que, grâce à l'activité de Gourcuff et Ribéry, ils ont d'abord espéré. Avant de respirer. Servi par Toulalan, le premier déviait astucieusement pour le second qui, plein de sang froid, fusillait Lobont du droit (1-2, 36e). Un but qui a remis les Français sur les bons rails, surtout que Raymond Domenech n'a pas attendu l'heure de jeu pour changer les fusibles, Benzema suppléant Malouda dans la foulée (38e) et rejoignant Henry en attaque.

Une tactique offensive qui a apporté plus de danger devant la cage roumaine. La preuve, le Lyonnais se mettait en évidence sur un centre de Toulalan, mais sa tête ne déstabilisait par le gardien adverse (61e). En revanche, les deux frappes coup sur coup de Henry puis Gourcuff (65e) auraient pu permettre à la France d'égaliser. C'était oublier Lobont, qui a retardé l'échéance tant bien que mal avant que le Bordelais, d'un missile sous la barre des trente mètres, ne fasse cette fois trembler les filets (2-2, 68e). "Je suis content d'avoir égalisé car ce n'était pas facile, on est mal entré dans ce match. L'absence de Vieira nous a perturbés, on s'est fait bouger." , a commenté au micro de TF1 l'ancien Milanais, qui a confirmé sa bonne prestation vue devant la Serbie (2-1).

Le pire, c'est que la France peut s'en vouloir. Car Ribéry, à la réception d'un cafouillage dans la surface adverse, aurait pu donner la victoire aux siens d'une frappe qui terminait de peu hors cadre (81e). Dommage. Il y avait la place. "Il ne faut pas oublier qu'on était à l'extérieur , retient toutefois Gourcuff. C'est quand même un bon résultat. On peut mieux faire, mais on doit mieux réussir nos entames." Et aussi enfin trouver la solution pour ne pas trembler à chaque coup franc bien placé. L'avenir de l'équipe de France dans ces éliminatoires passe par là. Celui du sélectionneur aussi. "Je reste fidèle à ce que j'ai dit" , a expliqué Jean-Pierre Escalettes, le président de la Fédération française, qui avait confirmé Raymond Domenech après l'Euro. Faut-il y voir un signe ? On le saura après le match amical face à la Tunisie.